Que peuvent avoir en commun des musiciens Maliens, des bluesmen de la Nouvelle Orléans et des punks des rues à Sumatra ? Un désir inextinguible de musique contre une répression aveugle, la violence des éléments et l’adversité. «Ils devront nous tuer d’abord !» proclame avec force l’un des films de cette nouvelle édition de MUSICAL ÉCRAN. La vocation de ce festival n’est pas simplement de se consacrer à la rencontre et à la découverte d’artistes célèbres ou obscurs, toujours exceptionnels, au travers de documentaires musicaux, mais aussi et surtout d’interroger le fait musical dans ses origines géographiques, culturelles, sociales et politiques, et des transformations qu’il opère dans l’espace concret de nos vies.
La musique comme acte de résistance face à l’intolérance, la musique comme invention permanente du quotidien, la musique autant comme imaginaire que vecteur d’un «être ensemble». Parcourir le monde et sa multiplicité d’expressions, des expérimentations ludiques d’une chorale populaire retraçant une cartographie sonore infi nie, du funk des favelas à un festival Gascon débridé en passant par les chantres de la sono mondiale que sont Lee «Scratch» Perry, Africa Baambaatta ou Bi Kidude, sans oublier les outsiders géniaux, les créateurs de mythes contemporains et les compositeurs de musiques de films dont les thèmes nous trottent dans la tête... MUSICAL ÉCRAN se veut le lieu de croisement et de métissage de ces courants musicaux au travers d’une sélection ouverte et aiguisée.
Conçue en collaboration par Bordeaux Rock, le cinéma Utopia, Monoquini et Cinémarges, la programmation est constituée d’exclusivités et de documentaires rares qui seront présentés à chaque séance par un intervenant: réalisateurs, journalistes, musiciens, dans le but de faire de ce moment un échange vivant et constructif.
En écho aux séances, des soirées à la Cour Mably permettront de prolonger les films sur scène et dans la ville. Des live en compagnie du nouveau génie de la soul Charles X, du cabaret cinétique et électronique du performer Felix Kubin, d’un mix French Touch avec un proche des Daft punk, Benjamin Diamond, et d’un set éclectique signé DJ Marcelle, assistante de John Peel le grand défricheur de la BBC !
Alors, du 16 au 22 MAI au cinéma Utopia, à la Bibliothèque Meriadeck et dans la Cour Mably, venez affuter vos yeux et vos oreilles à ce que la musique au cinéma a à nous offrir de meilleur !
Documentaire écrit et réalisé
par Johanna Schwartz
Grande-Bretagne, 2015, 1h39,
VOSTF
Prix du meilleur documentaire au Chicago Festival of Music & Movies
Originaires de Tombouctou, les
membres de Songhoy Blues ont
fondé leur groupe après que les Djihadistes
aient pris le contrôle du
Nord du pays faisant régner la terreur,
imposant leur loi islamique en
interdisant toute forme de musique et
allant jusqu’à brûler les instruments
(voir film « Timbuktu »). Ces jeunes
musiciens sont vite contraints pour
survivre à cet arbitraire, de se réfugier
plus au sud, à Bamako.
La démarche musicale de Songhoy
Blues prend dès lors une dimension
politique de rébellion. La réalisatrice
Johanna Schwartz retrace
l’histoire de ces artistes maliens qui
ont vaillamment résisté à la terreur
des extrémistes pour garder leur
identité et leur héritage culturel. Fin
2013, partis à la rencontre de la jeune
scène musicale malienne, Damon Albarn
(Blur), Nick Zinner (Yeah Yeah
Yeahs), Olugbenga Adelekan (Metronomy)
et Brian Eno enregistrent à
Bamako une compilation d’une rare
modernité : «Maison des Jeunes ».
Le punk blues hypnotique des résistants
Maliens va devenir la grande
révélation mondiale de la world
music… et leur message aussi !
Documentaire écrit et réalisé
par Pascale Cuenot
France, 2012, 1h12
Ce documentaire fait revivre la
mémoire de ce grand compositeur
de l’École Française, habité par la
musique. Il consacra la majeure
partie de son art et de son activité
à la musique de cinéma et fut ainsi
l’auteur de plus de 200 musiques de
films. Peu de compositeurs se sont
exprimés comme lui à travers des
domaines très différents. Georges
Delerue a composé pour le cinéma
de la nouvelle vague ( Le Mépris de
Jean-Luc Godard, Hiroshima Mon
Amour d’Alain Resnais, Jules et Jim
et La Nuit Américaine de François
Truffaut) mais aussi pour le cinéma
populaire de Philippe de Broca
(L’Homme de Rio). Il a aussi travaillé
pour la télévision et la radio, puis à
Hollywood, avec entre autres Oliver
Stone (Platoon).
Avec les témoignages de Oliver
Stone, Bertrand Blier, Agnès Varda,
Stéphane Lerouge, Alexandre
Desplat, Alain Corneau, Frédéric
Talgorn, Bruce Beresford et Budd
Carr.
Documentaire écrit et réalisé
par Pascale Cuenot
France, 2012, 52mn
VOSTF
tarif spécial 4 euros
Le genre d’artiste que l’on connaît,
sans vraiment lui associer son oeuvre,
car sa musique a forcément glissé un
jour entre vos deux oreilles…
Le générique de Mission Impossible,
le swing de la poursuite de Bullitt,
le funk urbain oriental des fights de
Bruce Lee dans Enter the dragon, les
arrangements du big band de Dizzie
Gillespie du LPThe New Continent,
la musique de génériques : Mission
Impossible, Dirty Harry, Mannix,
Starsky et Hutch... le sample de l’intro
de Sour Times de Portishead,
etc...
Avec plus de 150 bandes originales,
Boris Lalo Schifrin, né en 1932, compositeur
argentin, pianiste et chef
d’orchestre, est incontestablement un
des artistes qui a contribué à l’histoire
de la musique du XXe siècle.
Un documentaire qui tente aussi de
s’interroger sur les relations entre
la musique et le cinéma. Comment
naît une musique de film, comment
se «fabrique»-t-elle ?
Film écrit et réalisé par
Stefan Schwietert
Suisse-Allemagne, 2015, couleur, 1h23
VOSTF
Nyon, Visions du Réel, Sesterce d’argent pour le meilleur long métrage Suisse 2015
Ce matin, toute la musique a disparu
: cd, vinyls, iPod, instruments,
et nous ne savons plus du tout ce que
c’était. Il ne nous reste que notre
voix !
Bill Drummond, l’homme qui avec
le groupe KLF et une série de succès
comme «3h00. Eternal» (1990) et
«Justifed & Ancient» (1991) a conquis
le monde avec son partenaire Jimmy
Cauty avant de tourner le dos au
showbiz et claquer des millions en
alcool et autres délires anarchiques,
a son idée sur la question. Cet éternel
punk qui mène maintenant le plus
grand choeur du monde : The17,
un ensemble de chanteurs amateurs
sans connaissances musicales, n’effectuant
aucune répétition et sans
effectif permanent.
Stefan Schwietert l’a accompagné
dans cette expérimentation à la recherche
de nouvelles voix au milieu
des champs, dans une usine, dans
une salle de classe ou dans un pub…
Un voyage au milieu des nuls en musique
mais qui nous prouve que nous
pouvons innocemment la réinventer
de nouveau ensemble, maintenant.
Un documentaire réalisé par
Barbara Vey
Italie, 2014, 52 minutes
VOSTF
En partenariat avec l’association Ital’ici Bordeaux
TARIF SPÉCIAL 4 EUROS
Dans les rues de Rome, on peut souvent croiser la Titubanda, une fanfare constituée d’une trentaine de musiciens amateurs de tous âges, originaires de tous les coins d’Italie, et exerçant des professions aussi différentes qu’électricien, traducteur, étudiant, musicien, marionnettiste... À travers cette fanfare joyeuse et engagée, sans «maestro» désigné, autogérée et éternellement en mouvement, se dessine une radioscopie de l’Italie contemporaine.
Un documentaire de Jeff Feuerzeig
USA, 2006, 1h50
VOSTF
Prix du meilleur réalisateur à Sundance festival en 2005
Artiste le plus prolifique de la scène bordelaise, ce touche-à-tout compose depuis 1994 des albums de pop lo-fi bricolo essentiels, et a eu l’honneur d’accompagner Daniel Johnston à la batterie et la guitare sur une tournée.
Admiré par Kurt Cobain, Sonic
Youth, Beck, proche de Jad Fair et
des Butthole Surfers avec qui il a
enregistré, on pourrait égrener la
liste des musiciens qui considèrent
Daniel Johnston comme un des plus
grands songwriters vivants. Mais
aliéné dès son plus jeune âge par
l’impossibilité d’être les Beatles à lui
tout seul, obsédé par une mythologie
issue des Comics Books où Casper
le gentil fantôme et Joe le boxeur
décervelé affrontent les créatures
tentaculaires de Satan, dérouté
définitivement par un mauvais trip
à l’acide, Daniel a été diagnostiqué
schizophrène et a passé ces 30
dernières années entre l’hôpital
psychiatrique et la chambre qu’il
occupe chez ses parents où il
compose sans relâche, enregistrant
sur un magnétophone antédiluvien.
Depu is sa prem ière casset te
enregistrée en 1983 jusqu’à la
reconnaissance d’aujourd’hui
(sa product ion graphique est
collectionnée dans le monde entier),
ce génie psychotique chante d’une
voix de papier de verre son répertoire
de survivant, rengaines maladroites
et bouleversantes, une sorte de blues
de fin du monde.
Un documentaire écrit et
réalisé par Andy Jones
Tanzanie – GB, 2007, 1h06
VOSTF
Prix du meilleur documentaire Women Int’l Film Miami
Prix du public Moffom Prague
Comme une croisière en voilier à
travers cent ans de musique Swahili
dans les superbes paysages de l’archipel….
Bi Kidude, « Petite Chose », la première
chanteuse à interpréter le
Taarab (de l’arabe « tariba » : émoi,
extase) introduit à Zanzibar à la fin
du XIXe siècle, avec l’arrivée d’orchestres
égyptiens.
Un portrait intime de cette femme
de légende, qui chantera jusqu’à
quelque mois avant sa fin, à l’âge de
104 ans en 2013 ! Elle a transgressé
les règles dans son interprétation des
rites initiatiques féminins Unyago,
ne craignant pas de remettre en
cause le rôle des femmes dans la société
musulmane.
Ce documentaire apporte un éclairage
rare et non occidental défiant
nos perceptions sur des sujets comme
le temps qui passe, la célébrité et qui
nous révèle tous les contrastes dramatiques
de la vie de cette chanteuse
icônique. Un point de vue à placer en
contrepoint d’une autre vie de femme
engagée : Nina Simone... un autre
film de ce festival.
Réalisé par Jimmy Hubbard
et Fred Pessaro
États-Unis, 2014, 1h16
VOSFT
Le passionnant documentaire
NOLA nous plonge au coeur de la
scène Métal de la Nouvelle-Orléans
à travers le portrait au quotidien de
ses principaux groupes et leaders
comme Phil Anselmo, du groupe
Pantera. De la même manière, on
suivra le parcours chaotique de
Eyehategod, groupe emblématique
de la ville et créateur avec le groupe
Crowbar du style de la Nouvelle-
Orléans. Un son massif, blues, lent
comme une marche funèbre et qui
pourtant résonne dans les quartiers
populaires de la ville comme une
renaissance après le passage dévastateur
de l’Ouragan Katrina. Une
immersion totale au coeur d’un style
musical enraciné dans l’histoire de
ce territoire américain, berceau de
toutes les musiques d’aujourd’hui.
Avec les membres de DOWN, Pantera,
Eyehategod, Crowbar, Corrosion
of Conformity, Goatwhore et Acid
Bath, parmi lesquels Phil Anselmo,
Mike « IX » Williams, Jimmy Bower,
Kirk Windstein, Pepper Keenan et
Sammy Duet.
Écrit et réalisé par
Maria Bakkalapulo
USA/UK/Indonésie, 2014, 51mn
VOSTF
tarif spécial 4 euros
Une des conséquences du tsunami
qui a dévasté une partie de l’archipel
indonésien en 2004 fut l’instauration
de la charia dans la province
d’Aceh, au nord de Sumatra. Dans
ce contexte, la communauté punk,
qui a recueilli des jeunes ayant perdu
leur famille dans la catastrophe, est
désignée comme bouc émissaire
d’une délinquance plus fantasmée
que réelle. Stigmatisée comme «maladie
sociale», elle voit ses membres
exclus d’une société gangrénée par
la corruption, harcelés par la police
religieuse et contraints à une «rééducation
» dans des centres fermés où ils
côtoient des criminels.
Ce documentaire donne la parole à
ces rebelles animés par une cause,
déterminés en dépit de leur précarité
à résister à l’oppression et à défendre
leur mode de vie, construit autour de
la musique et de la solidarité.
Where punk rock refuses to die !
Un film de Marie Losier
France/USA, 2011, couleur,
VOSTF, 1h08
gratuit
Grand Prix du festival
Indilisboa (Portugal)
Teddy Award (Berlin Film
Festival-Forum)
Genesis P-Orridge, né Neil Andrew
Megson en 1950, est une f igure
légendaire de la musique et de la
performance depuis 40 ans, avec
les groupes COUM Transmissions,
Throbbing Gristtle et Psychic TV.
La musique industrielle, dont il est le
père nourricier (et la mère tutélaire)
découvre en lui une origine profondément
sexuée et sexuelle, une rage
toujours renouvelée contre toute limite,
tout cloisonnement.
Il rencontre Lady Jaye en 2000, à
New York. Coup de foudre entre
l’extravagant musicien et la longue
liane blonde qui exerce en tant que
dominatrice dans un donjon. Trois
ans plus tard, pour la Saint-Valentin,
ils décident de se faire poser
des implants mammaires. Ils s’habillent
et se coiffent à l’identique, de
nombreuses opérations de chirurgie
esthétiques suivent… Aimer l’autre
follement, au point de vouloir lui ressembler,
de ne faire plus qu’un avec
lui. L’idée que se contente d’effleurer
la plupart des amants. Lady Jaye et
Genesis lui ont donné forme….
Un documentaire sauvage et bouleversant,
sur la réinvention de soi et
la liberté d’être soi-même.
Un film écrit et réalisé par
Johanna Turpeau,
France , 2015, 52 minutes
VF
tarif spécial 4 euros
Au coeur du massif forestier landais,
un village, Luxey, peuplé d’irréductibles
gascons, résiste encore et toujours
à l’ennui, grâce à l’intelligence
collective de ses habitants. Comment
les fêtes traditionnelles ont-elles évoluées
vers un évènement reconnu
nationalement, le festival « Musicalarue » ?
Le documentaire se penche sur la
destinée de ce rassemblement atypique
et charmant, ainsi que la réussite
durable et pérenne d’un projet
culturel en milieu rural.
Malgré le constat de désertification,
cette folle aventure festive et solidaire
fait respirer aujourd’hui un village
tout entier.
Écrit et réalisé par
Volker Schaner
Allemagne, 2015, 1h40
VOSTF
Prix du meilleur documentaire au San Francisco Black Film 2015
Lee Scratch Perry, figure emblématique
de la musique Dub et expérimentale,
débute sa carrière à
Kingston dans les années 1950 où
il enchaîne de prestigieuses collaborations
notamment avec Bob Marley
& The Wailers, Junior Murvin
ou encore Max Romeo. Le réalisateur,
Volker Schaner, a suivi l’artiste
durant 15 ans à travers le monde et
dresse un magnifique portrait de
cette légende à la fois inventeur du
reggae, icône du Black Power et
« Prophète » du mouvement Rastafari.
« Vision of Paradise » nous
approche au plus près de l’artiste en
nous dévoilant son intimité, ses aventures,
ses rêves et ses espoirs et en
nous partageant sa vision du monde
dans laquelle la musique peut tout
changer.
Personnage infatigable malgré ses
79 ans et 79 albums : un pionnier,
un illuminati, un voyageur spatial…
le monde de Perry est un kaléidoscope
de références : Hailé Selassié
(le Messie Noir), le végétarisme (des
êtres humains et du cannibalisme),
du Pape (un faux et une fraude) prenant
sa source dans une vision :
Positive vibration !
Un documentaire réalisé par
Fleur Beemster et
Elise Roodenburg
Pays-Bas, 2015, 75 minutes
VOSTF
Une plongée dans le monde du Favela
Funk, musique issue des quartiers
déshérités de Rio de Janeiro. Les
réalisatrices abordent leur sujet frontalement,
sans fausse pudeur, traduisant
les paroles plus qu’explicites des
chansons. Il n’est question ici que de
sexe, dans sa forme la plus crue et la
plus misogyne. À la rencontre, dans
leur environnement quotidien, de
musiciens, danseurs, managers ou
simple fans, c’est surtout à travers le
regard des filles que les réalisatrices
abordent leur sujet.
Si certaines réagissent par la surenchère,
en essayant de percer dans le
milieu du funk par les mêmes armes
que les hommes, d’autres s’interrogent
et continuent à espérer l’amour
dans un environnement dominé par
les gangs, les armes et la drogue.
Un film cru, direct, qui laisse parfois
sonné par sa brutalité, mais qui
pose un regard calme sur la situation,
sans jugement moralisateur et reste à
l’écoute de ses interlocuteurs, de leurs
interrogations et de leurs aspirations.
Un miroir implacable tendu à la société
brésilienne, et à la vie brutale
dans les favelas.
Réalisé par Shan Nicholson
États-Unis, 2015, 1h11
VOSTF
Entre 1968 et 1975, la ville de New
York est contrôlée par des gangs et
les espérances idéalistes du mouvement
des droits civiques alimentent
alors une violence extrême. Le renforcement
des lois et les autorités ne
parviennent pas à arrêter ce carnage.
La paix ne s’instaure qu’à travers un
événement improbable, changeant
les générations à venir : la naissance
de la culture hip-hop. Rubble Kings,
documentaire le plus exhaustif à ce
jour consacré à ce mouvement, raconte
l’histoire de combattants remarquables
et qui, à travers leurs
actes et leurs musiques, ont eu un
impact considérable sur le monde.
Le documentaire est inspiré de l’histoire
des Ghetto Brothers, ce n’est
donc pas une fiction mais sur un
témoignage historique sans concession.
Shan a passé 8 ans à déterrer
de nombreuses images d’archives
d’époque. À cela viennent s’ajouter
les interviews des fondateurs des
Ghetto Brothers, d’Ed Koch (maire
de NY de 1978 à 1989), ou encore
d’Afrika Bambaataa (fondateur de la
Zulu Nation) et Kool Herc (initiateur
des Bloc Parties), deux pionniers du
hip-hop made in the Bronx.
Conférence-projection de
Pierre Deruisseau - Bruxelles
Environ 2h30
Cette session solaire sera
complétée par la projection de
A JOYFUL NOISE
de Robert Mugge
États-Unis, 1980, 60 min.
VOSTF
Documentaire consacré
à Sun Ra.
Pierre Deruisseau poursuit depuis plusieurs années ses investigations sur l’imaginaire futuriste dans la musique noire et afro-américaine sous le titre d’Astro Black Mythology, au travers de conférences où se mêlent extraits sonores et filmiques. C’est à une figure controversée du jazz, génie musicien du XXème siècle, qu’il consacre sa présentation érudite pour Musical Écran : Sun Ra. Puisant autant dans les mythes de l’Égypte ancienne que dans des thèmes futuristes, Sun Ra a traversé 50 ans de création musicale, en poète-explorateur des claviers électriques, initiateur de transes collectives avec l’Arkestra, véritable communauté de musiciens, en apparaissant tout à la fois comme mage, ange et bouffon pharaonique. Il sut mettre au monde une musique totalement différente des attentes de l’époque, dont découle la discographie la plus prolifique de l’histoire du jazz, grâce à un mode de production indépendant et autonome.
Documentaire écrit et réalisé
par Jeff L. Lieberman
États-Unis, 2015, 1h50
VOSTF
Mention FIPA Biarritz
Une émeute reste toujours une
émeute surtout si elle est provoquée
par une injustice comme la mort d’un
adolescent noir «accidentellement»
descendu par un flic ricain…
Une histoire de couleur de peau et
Nina la connaît depuis le jour où,
jeune adulte et pianiste prodige, sa
carrière de concertiste lui sera définitivement
volée. Son destin, lui, ne
lui échappera pas : marche pour les
droits civiques, africanisme, controverse
politique, pacifisme, bisexualité…
une vie de combattante.
Alcoolisme, dépression, tentatives
de suicide, maladie…une autre vie
de tragédie !
Sa chanson «Feeling Good», samplée
plus de 50 fois (Cy Grant, Jay Z
Ramadanman, Akua Naru,Nicolas
Jaar…) ou reprise 30 fois (Lauryn
Hill, Common, Zara McFarlane,
Usher, Eels Muse..), fait probablement
d’elle l’une des icônes Afroaméricaine
la plus actuelle….
Onze ans après sa mort, Nina est
encore plus célèbre aujourd’hui. Ce
documentaire révèle de manière intime
la vie de cette virtuose.
Un documentaire de
Don Hardy
USA/Allemagne/Autriche/Pays-Bas, 2014
couleur, 1h27
VOSTF
Quatre figures en smoking surmontées d’un globe oculaire portant un haut de forme : derrière ce costume devenu icônique, The Residents sont un des mystères les mieux gardés du monde musical. Les théories les plus folles ont été échafaudées sur l’identité de ce combo fondé au début des années 70 à San Francisco, impliquant les Beatles ou Captain Beefheart parmi d’autres. Ayant publié sur son propre label Ralph Records quelque 80 disques revisitant le vaste spectre des musiques savantes et populaires passées à la moulinette de leur style unique, réalisé en pionniers les clips vidéo les plus étranges de tous les temps, créé des dizaines de spectacles pour la scène et expérimenté avec les nouvelles technologies balbutiantes, le fait est que le groupe est toujours en activité, et quasiment toujours aussi cryptique ! Le documentaire de Don Hardy, proche collaborateur depuis leurs débuts, réalisé à l’occasion d’une tournée anniversaire, est le premier du genre à tenter de lever le voile sur ce groupe décalé et inclassable.
Réalisé par Jeffrey Schwarz
États-Unis, 2013, 1h30
VOSTF
Best Documentary - FilmOut San Diego 2013
Best Documentary Film - Honolulu Rainbow Film Festival 2013
Enfin un documentaire sur l’épopée
foutraque de Divine, icône de
la culture underground des années
1970/80, devenue reine des
dragqueens au cinéma et sur la scène
disco.
De la rencontre entre Glen Mistead
et le réalisateur John Waters nait un
personnage de travesti monstrueux,
baptisé Divine, qui incarne une
femme vulgaire à la sexualité obscène
dans les célèbres Pink Flamingos
(1972) ou encore Female Trouble
(1974).
Cherchant à s’émanciper de son personnage
trash, Glen/Divine revient
en « vraie femme » dans Polyester
(1981), Lust in the Dust (1985) ou
encore dans la comédie musicale
Hairspray (1988). Il/elle multiplie
les registres, passant de la scène à
la musique et devient diva du disco,
avec deux tubes : You think you’re a
man et Shoot your shot.
Ici, des images d’archives exceptionnelles
restituent avec un vrai plaisir la
nostalgie d’une époque où le cinéma
issu de la contre-culture était encore
capable de créer de vraies figures révolutionnaires.
Film de Todd Haynes
GB, 1998, 2h
VOSTFR
1971 :
le Glam Rock déferle sur l’Angleterre
avec une esthétique camp,
une musique bruyante et une esprit
provocateur. La star Brian Slade
bouleverse
alors l’existence de nombreux adolescents
qui, à son image, se maquillent
et assument leur ambiguÏté sexuelle.
L’un de ces ado, 10 ans plus tard, devenu
journaliste est chargé d’écrire
un article sur l’ascension et la chute
de sa star.
Todd Haynes est un habitué des reconstitutions
mélodramatiques (Loin
du Paradis, Carol) et des hommages
à des figures cultes. Dans « Im’ Not
There » il s’inspirait de Bob Dylan,
ici c’est à Bowie qu’il rend hommage.
Cette ode au Glam Rock librement
inspirée des figures de David Bowie
et de Iggy Pop, nous fait ressentir
avant tout ce que cela veut dire d’être
fan, rappelant au passage que Bowie
n’était pas seulement musicien. Sa
présence extraordinaire rassurait
ses fans, particulièrement les marginaux,
les incompris et autres « queers
» en tous genres.
Charles X (prononcez « ex ») est
la définition même du cool. MC et
chanteur californien au charisme
affolant, à seulement 25 ans, il redéfinit
les contours du hip hop, de
la soul et du jazz en incarnant une
odyssée musicale passionnante. Aussi
épris de Stevie Wonder que de Mos
Def, c’est en absorbant toutes ces influences
qu’il participe aujourd’hui
à l’avenir du son américain. On cite
D’Angelo ou Q-Tip pour tenter de le
classifier. Il s’envole avec son propre
nom au panthéon west-coast dans
son nouvel album «Sounds of the
Yesteryear», acclamé par la presse.
Un effort produit aux côtés du
beatmaker bordelais Redrum et
masterisé par Dave Cooley, artisan
entre autres des albums de J Dilla
ou Madlib !
Pour ce concert Cour Mably il sera
entouré pour la première fois d’un
Live Band composé de 4 musiciens.
Felix Kubin est un musicien électronique, son premier album solo Filmmusik est sorti en 1998 par Gagarine Records. Kubin collabore régulièrement sur des productions théâtrales et films d’animation, écrit des pièces radiophoniques et se décrit lui-même comme dadaïste. C’est la première date de Kubin à Bordeaux depuis 2004 et son concert mémorable au CAPC avec DAF . Entre la rigueur de Kraftwerk et le cabaret déjanté d’un Gonzales, période berlinoise années 2000...
GRATUIT
DJ Marcelle a un appétit insatiable pour la musique underground. Grande fan de Radio One et de l’émission The John Peel Show, c¹est en 1981 qu¹elle entre en contact avec lui ; il en résulte une amitié solide interrompue par la mort de John Peel. Lorsqu’on lui demande quel genre de musique elle compte diffuser, DJ Marcelle n’a aucune réponse précise à fournir : on entendra des tambours tribaux africains et un accordéon autrichien, de la basse dubstep lourde avec des cris d’animaux, des chants breakcore avec du postpunk, de la musique caribéenne, le tout dans une frénésie rythmique dont elle seule a le secret : the art of surprise !
projection gratuite
en plein-air
Film réalisé par
Hervé Martin Delpierre
France, 2015, 1h25
21h30 : le début du film
Casting : Pharrell Williams, Nile Rodgers, Giorgio Moroder, Kanye West, Michel Gondry, Paul Williams, Peter Lindbergh, Todd Edwards, Leiji Matsumoto, Tony Gardner, Pedro Winter et Pete Tong.
Le premier film documentaire sur
Daft Punk retrace l’épopée du duo
le plus secret du monde avec la participation
exceptionnelle de leurs plus
proches collaborateurs et amis.
Entre fiction et réalité, magie et secret,
théâtralité et humilité, les deux
Français Thomas Bangalter et Guy-
Manuel de Homem-Christo ont créé
un univers artistique unique. Tout au
long de leur carrière, ils ont choisi
de maîtriser sans relâche chaque
maillon de leur chaîne créative.
Le film, réalisé par Hervé Martin
Delpierre et co-écrit avec Marina
Rozenman, met en lumière les moments
clés de leur histoire, depuis
leur premier groupe de lycée à Paris
jusqu’à leur triomphe en 2014 à Los
Angeles, où ils ont remporté cinq
Grammy Awards pour leur album «
Random Access Memories ».
A travers leur posture – à contre-courant
de notre société du paraître –
Daft Punk nous interroge sur la quête
d’indépendance et de liberté de deux
créateurs, et sur notre propre rapport
à l’image, aux médias et à la célébrité.
À l’heure de la mondialisation
et de l’explosion des réseaux sociaux,
ils refusent d’afficher leur vrai visage
et orchestrent avec précision chacune
de leurs apparitions en robots.
Benjamin Diamond, l’ancien leader
du groupe Stardust en collaboration
avec Thomas Bangalter des Daft
Punk, interprète du tube international
« Music Sounds Better With
You « mais aussi Benjamin Diamond
auteur de trois albums solo, un musicien
qui a posé les bases d’une
électro-dance reconnaissable entre
mille, et embrassé l’âge d’or de la
French Touch, un musicien qui explore
à travers chacun de ses opus
nombre de ses facettes.
Il nous fera l’honneur d’être là pour
la clôture des nuits à Mably en after
party du documentaire sur DAFT
PUNK pour un dj set French Touch
dont il a le secret.
42 euros (+ frais de location, limité à 50 exemplaires) à commander en ligne sur Weezevent
COMMANDER VOTRE PASS
5 Place Camille Jullian, 33000 Bordeaux, tel : 05 56 52 00 03
www.cinemas-utopia.org/bordeaux
1 carnet 10 tickets : 48 euros
1 séance film tarif normal : tarif unique 6.5 euros
1 séance film moins de 52 min : 4 euros
3 Rue Mably, 33000 Bordeaux
www.bordeaux.fr/l16/cour-mably
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles
85 Cours Maréchal Juin, 33000 Bordeaux
www.bordeaux.fr/o304
Entrée libre et gratuite
HOTEL LACOURCARREE à 3 minutes à pieds de la Cour Mably
5 rue de Lurbe - Tél : 05 57 35 00 00
www.lacourcarree.com
A CANTINA, 2 minutes à pieds de l’Utopia.
14 rue de Bahutiers
Comptoir Corse
Tarif spécial pendant le Festival - Tél : 07 87 04 28 97
Pour toutes informations, nous contacter par e-mail :
contact@bordeauxrock.com